Qui peut m’aider à choisir et à obtenir une aide technique ?
Pourquoi être bien accompagné est essentiel
Le parcours pour obtenir une aide technique peut sembler complexe : multiples financeurs, justificatifs médicaux, délais longs, différences selon l’âge, l’activité ou le statut social…
Pourtant, ce droit est accessible. Et vous n’avez pas à le parcourir seul.e.
À chaque étape — identification du besoin, prescription, devis, montage du dossier, financement, livraison, renouvellement — il existe des professionnels et structures pour vous aider.
1. Le médecin prescripteur : point de départ indispensable
Le médecin traitant est souvent le premier professionnel à solliciter. Il connaît votre état de santé, suit l’évolution de votre pathologie, et peut :
- Identifier des besoins fonctionnels (mobilité, préhension, communication…),
- Prescrire une aide technique remboursable par la CPAM (si elle figure sur la LPPR),
- Rédiger un certificat médical pour la MDPH (formulaire Cerfa 15695*01),
- Vous orienter vers un ergothérapeute ou un centre de ressources,
- Éventuellement remplir un formulaire complémentaire pour certains dispositifs (comme les fauteuils très spécifiques ou la commande oculaire).
Liste LPPR des dispositifs médicaux pris en charge :
https://www.ameli.fr/assure/remboursements/rembourse/produits-dispositifs-medicaux
2. L’ergothérapeute : expert de votre autonomie et de vos besoins concrets
L’ergothérapeute est souvent le professionnel le plus stratégique du parcours. Il est spécialisé dans l’analyse de vos capacités fonctionnelles dans votre environnement réel (domicile, travail, école…).
Il peut :
- Réaliser un bilan personnalisé : gestes, posture, préhension, fatigue, communication…
- Proposer plusieurs solutions techniques adaptées, par étape,
- Organiser des essais matériels,
- Rédiger un rapport technique à joindre aux dossiers MDPH, CPAM ou FDC,
- Évaluer la compatibilité du logement avec certains équipements.
Où trouver un ergothérapeute :
En libéral (souvent non remboursé sauf si en ALD + mutuelle),
En établissement (hôpital, centre SLA, SSR),
Via un CICAT (Centre d’information et de conseil sur les aides techniques)
Annuaire national des CICAT : https://www.handicat.com/cicat.php
Conseil : un rapport ergothérapique de qualité renforce considérablement votre dossier MDPH ou votre demande FDC.
3. Le fournisseur spécialisé : du devis à la livraison
Les distributeurs ou prestataires de matériel médical jouent un rôle essentiel dans le parcours :
Ils peuvent :
- Vous faire essayer le matériel (sur site ou à domicile),
- Établir un devis conforme aux exigences des financeurs,
- Fournir des documents complémentaires (fiche technique, références LPPR…),
- Livrer et installer le matériel,
- Assurer une formation à l’usage,
- Proposer un contrat d’entretien ou une garantie.
Vérifiez que :
- Le prestataire est agréé LPPR si vous passez par la CPAM,
- Le devis mentionne bien : le matériel, les références, le coût TTC, la livraison, la durée de garantie,
- Un SAV est accessible rapidement (notamment pour les dispositifs critiques comme la commande oculaire).
4. La MDPH : un passage incontournable pour la PCH (selon votre age)
La Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) est l’organisme de référence pour la Prestation de compensation du handicap (PCH).
Elle traite les demandes :
- d’aides techniques non prises en charge par la CPAM,
- de financement partiel ou total,
- de saisine du Fonds départemental de compensation (FDC),
- de reconnaissance RQTH, AAH, carte d’invalidité…
Elle peut :
- Vous fournir les bons formulaires (Cerfa 1569201 pour la demande, 1569501 pour le certificat médical),
- Recevoir des rapports médicaux et ergothérapiques,
- Vous désigner un référent autonomie pour suivre le dossier.
– Dépôt en ligne dans certains départements : https://mdphenligne.cnsa.fr/
– Trouver votre MDPH : https://www.cnsa.fr/mdph
Attention : les délais de traitement sont souvent de 4 à 6 mois. Prévoir une marge si vous anticipez un besoin.
5. Le Fonds Départemental de Compensation (FDC)
Le FDC est un fonds public destiné à couvrir tout ou partie du reste à charge après décision de la MDPH.
Il peut intervenir :
- En cas de refus partiel ou plafond PCH atteint,
- Si vos ressources sont limitées,
- Sur présentation d’un budget complet (relevés CPAM/PCH/mutuelle + justificatifs de revenus + devis restant).
Le dossier est généralement monté avec l’aide d’un travailleur social, puis transmis par la MDPH.
6. L’assistant(e) social(e) : votre copilote administratif
Le travailleur social peut intervenir à toutes les étapes :
- Explication des droits,
- Remplissage des formulaires,
- Constitution du projet de vie,
- Aide à la rédaction de courriers complémentaires,
- Suivi des relances, des recours, des appels en cas de refus.
Où trouver un assistant social :
- En établissement (hôpital, centre SLA, SSR, HAD),
- Dans votre commune (CCAS, Clic),
- Via votre caisse de retraite ou la CPAM.
7. Si vous êtes en activité professionnelle :
Cap emploi, Agefiph, FIPHFP
Ces organismes peuvent :
- Financer l’aide technique nécessaire pour travailler (ex : commande vocale, fauteuil adapté, aménagement du poste),
- Réaliser une étude ergonomique,
- Compléter un financement PCH si l’équipement est utilisé dans un cadre professionnel.
Qui contacter :
- Cap emploi : pour les conseils personnalisés (https://www.capemploi.fr),
- Agefiph (secteur privé) : https://www.agefiph.fr,
- FIPHFP (fonction publique) : https://www.fiphfp.fr
8. Si vous avez plus de 60 ans et que vous ne dépendez pas de la MDPH
Même sans PCH, vous pouvez accéder à des aides techniques via :
a) Le médecin traitant
Pour une prescription qui permet un remboursement par la CPAM ou une mutuelle.
b) La CPAM
Prend en charge les dispositifs listés dans la LPPR sur prescription.
c) Le Conseil départemental (service autonomie)
Instructeur des demandes d’APA, adaptation du logement, matériel simple.
Portail senior : https://www.pour-les-personnes-agees.gouv.fr/
d) Les CCAS, Clic, Maisons des Aidants
Guichets de proximité pour vous aider à monter un dossier.
e) Les caisses de retraite
AGIRC-ARRCO, CARSAT, MGEN… peuvent accorder des aides ou des prêts.
Exemple AGIRC-ARRCO : https://www.agirc-arrco.fr/particuliers/aide-au-domicile/
f) Votre mutuelle
Peut accorder un remboursement (si prévu dans le contrat) ou une aide exceptionnelle.
9. Les associations spécialisées (comme l’ARSLA)
L’ARSLA peut :
- Vous aider à comprendre vos droits,
- Vous guider dans vos démarches,
- Vous mettre en lien avec un ergothérapeute
- Apporter un soutien financier complémentaire dans certains cas.
Contact ARSLA – Équipe aides techniques
À retenir
- Il existe des interlocuteurs spécialisés pour chaque étape : diagnostic, prescription, devis, montage, financement.
- Même sans MDPH, vous pouvez mobiliser la CPAM, votre mutuelle, votre caisse de retraite ou votre Conseil départemental.
- Si vous travaillez, l’Agefiph ou le FIPHFP peuvent intervenir.
- L’ergothérapeute est votre meilleur allié pour évaluer les besoins et justifier les demandes.